lundi 27 avril 2009

[7] Personne, surtout pas moi


« J'ai sur le bout de la langue
Ton prénom presque effacé
Tordu comme un boomerang
Mon esprit l'a rejeté
De ma mémoire, car la bringue
Et ton amour m'ont épuisé »

Comme un boomerang, Serge Gainsbourg



N’avez-vous jamais remarqué que tous sont sombres et furtifs, si bien qu’on n’aperçoit jamais le visage de ces amants égarés ? Ils se faufilent en silence, et sans la moindre vigilance plongent du haut d’une falaise, dans une mer déchainée prête à tout pour les charmer. Par une belle nuit d’avril, j’ai rencontré un de ces hommes et il chantait en bégayant ces quelques mots ébouriffants : « J’écraserai sur ton front nos cigarettes encore brûlantes, et c’est ma flamme incandescente qui t’embrasera à petit feu. C’est sur ton front, mon tendre amour, que se consumeront nos cœurs, réduits en cendres depuis longtemps par un désir fort ravageur. On s’enflammera main dans la main, puis on regardera au loin, ces étoiles qui brillent encore, de mille feux déjà éteints. Et quelquefois, il m’arrivera de simplement vouloir te dire ces tendres mots tant répétés que tu as toujours oubliés ».

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